Pour tenter de juguler la tension migratoire à laquelle Mayotte fait face, Laurent Wauquiez, président du groupe Droite républicaine à l'Assemblée nationale, annonce sur Europe 1 que sa formation politique va inscrire "la limitation du droit du sol" dans l'archipel lors d'une niche parlementaire début février.
Défigurée par le cyclone Chido en fin d'année dernière, Mayotte, également touchée par la tempête tropical Dikeledi le week-end dernier, continue de panser ses plaies. La violence des vents a notamment mis en évidence l'habitat précaire au sein du 101e département français, particulièrement vulnérable en cas de catastrophe naturelle, et qui explique, en partie, les dégâts matériels extrêmement lourds sur l'archipel.
Invité de La Grande interview Europe 1-CNews ce mercredi, Laurent Wauquiez, président du groupe Droite républicaine à l'Assemblée nationale, attribue cette situation à la "submersion migratoire" à laquelle Mayotte est confrontée. Selon les chiffres de l'Insee, en 2019, 48% de la population de Mayotte était de nationalité étrangère. Une partie d'entre elle est notamment originaire de l'archipel voisin des Comores, l'un des pays les plus pauvres au monde.
Wauquiez pas convaincu par Bayrou sur le sujet
Dans le viseur de Laurent Wauquiez, le droit du sol qui, bien que restreint depuis une loi du 10 septembre 2018, s'applique également à Mayotte. "Tant qu'on continuera à avoir chaque jour des migrants qui arrivent de façon irrégulière sur le territoire en espérant pouvoir ensuite donner à leurs enfants qui naîtraient sur le territoire français le droit du sol, nous ne redresserons pas Mayotte", affirme l'ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Si François Bayrou, dans son discours de politique générale prononcé ce mardi, a reconnu qu'une nouvelle réforme du droit du sol à Mayotte pouvait être posée, le compte n'y est pas pour Laurent Wauquiez. "Dans la loi d'urgence prévue sur Mayotte, cette question du droit du sol a été soigneusement écartée", regrette ce dernier.
Une mesure qui a "vocation à être étendue sur l'ensemble du territoire français"
D'où son intention de mettre à profit la niche parlementaire de la Droite républicaine - une séance à l'Assemblée où l'ordre du jour est fixé par les groupes d'opposition - prévue début février. "Nous allons inscrire la limitation du droit du sol à Mayotte", annonce ainsi Laurent Wauquiez sur Europe 1. "Pour moi, c'est un premier pas parce que, ce que je souhaite, c'est que l'on puisse montrer, à travers cette application à Mayotte, le bien que ça apporte pour la régulation de l'immigration". Et de conclure en estimant que cette mesure "a vocation à être étendue sur l'ensemble du territoire français".
En déplacement à Mayotte en février dernier, Gérald Darmanin, alors ministre de l'Intérieur, avait déjà promis la fin du droit du sol à Mayotte par le biais d'une réforme constitutionnelle. Un texte qui, en raison de la dissolution de l'Assemblée nationale - ne verra jamais le jour.