Jeudi 20 février 2025

Europe 1 Matin - 8h10 - « La Grande interview » par Sonia Mabrouk

Nomination de Richard Ferrand à la présidence du Conseil constitutionnel : «Il y a un problème de légitimité», estime Jérôme Guedj

Le député socialiste de l'Essonne Jérôme Guedj était l'invité de La Grande interview Europe 1-CNews. Au micro de Sonia Mabrouk, le parlementaire est revenu sur la nomination de Richard Ferrand à la tête du Conseil constitutionnel. "Il y a un problème de légitimité", avec l'ancien président de l'Assemblée nationale, estime-t-il.

Il n'aura fallu qu'une seule voix pour valider sa nomination. Ce mercredi, les parlementaires ont validé la candidature de Richard Ferrand à la présidence du Conseil constitutionnel. L'abstention du Rassemblement national a notamment profité à ce proche d'Emmanuel Macron, suscitant la colère de la gauche et des Républicains, qui s'opposaient à l'arrivée de Richard Ferrand à la tête des Sages.

Une procédure "légale", mais qui soulève de nombreuses interrogations sur sa légitimité

Invité ce jeudi matin sur le plateau de La Grande interview Europe 1-CNews, le député socialiste Jérôme Guedj estime que Richard Ferrand peut "incontestablement" remercier Marine Le Pen, après l'abstention du RN. "Je ne sais pas s'il y a eu un deal, mais en tout cas, les conditions et la lecture qui en est faite" le pense, ajoute-t-il. "

"On va avoir un président du Conseil constitutionnel, qui est une institution essentielle pour garantir le fameux État de droit, qui est fragilisé par ces conditions d'arrivée", ajoute le député. "La procédure a été légale et légitime. Mais il y a un problème de légitimité politique", insiste Jérôme Guedj.

Une fragilisation de l'institution ? 

Et, "les conditions de sa nomination le fragilisent et fragilisent l'institution au moment où elle va jouer un rôle crucial dans les années à venir. Et je le dis sans ambages, sans catastrophisme", ajoute l'ancien président de l'Essonne.

"Demain, si on a des remises en cause de l'État de droit, notamment par une modification de la Constitution sur la base du fameux article 11 (référendum pour changer la Constitution ndlr), pour permettre de revenir sur un certain nombre de principes fondamentaux de notre République, alors on aura la confrontation entre Marine Le Pen si elle est élue présidente de la République et ce Conseil constitutionnel qui d'emblée, aura été fragilisé avec un président élu à une voix près et surtout, élu avec sinon la complaisance ou du moins la facilitation offerte par le RN", conclut-il face à Sonia Mabrouk.

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