7h40 - L'interview d'Actu
Marée noire à l'île Maurice : "On aurait pu éviter ce drame !"

Invité de la matinale d'Europe 1, Sunil Dowarkasing​, consultant sur l'environnement à l'île Maurice et ancien militant Greenpeace, est revenu sur la lutte contre la marée noire survenue sur la côte sud-est de l’île Maurice. Il regrette que la réaction du gouvernement, début août, ait été trop tardive.
INTERVIEW

La marée noire au sud-est de l'île Maurice pourrait bientôt se terminer, tout le fioul ayant été pompé des réservoirs du bateau échoué. Au total, le MV Wakashio, appartenant un armateur japonais, transportait 3.800 tonnes de fioul et 200 tonnes de diesel. Il avait heurté le 25 juillet un récif à Pointe d'Esny, mais le fioul n'avait commencé à s'échapper de ses flancs éventrés que le 6 août. Pour Sunil Dowarkasing​, consultant sur l'environnement à l'île Maurice et invité de la matinale d'Europe 1, une chose est sûre : "On aurait pu éviter ce drame !"

"Je l’ai dit dès le premier jour : il fallait vider le fioul des conteneurs"

"Si le gouvernement avait agi dès le début, pendant les douze jours où le navire était échoué sur le récif, on aurait pu éviter" cette catastrophe, insiste-t-il. "Je l’ai dit dès le premier jour : il fallait vider le fioul des conteneurs", continue Sunil Dowarkasing. "La réaction a été très tardive et on aurait pu tout empêcher", martèle-t-il. 

Car les conséquences risquent d'êtres nombreuses, assure le consultant sur l'environnement. "Mais il est trop tôt pour dire leur gravité", prévient Sunil Dowarkasing. "À la surface, quand on aura ramassé toute l’huile, ça aura l’air normal. Mais en profondeur, les impacts de cette pollution viendront avec le temps". 

"On va essayer de faire le maximum pour le retour à la normale, mais ça prendra du temps"

L'ancien militant de Greenpeace explique que le navire s'est échoué dans un endroit "très prisé", à proximité de deux sites protégés par la loi, "dont un parc marin avec du corail âgé de plus de 100 ans", ajoute-t-il. "Tout près du navire, à deux kilomètres, il y a un petit îlot pour la conservation de la biodiversité qui continent des reptiles dont certains qui sont uniques au monde", continue Sunil Dowarkasing. "C'est toute cette biodiversité est menacée", s'inquiète-t-il. 

La nature pourra-t-elle s’en remettre complètement ? "Non, ça ne se remet jamais complètement", reconnaît Sunil Dowarkasing. "On va essayer de faire le maximum pour le retour à la normale, mais ça prendra du temps. Parce que, encore une fois, les séquelles viendront avec le temps", conclut le consultant sur l'environnement. 

À lire aussi