24 novembre 2020

8h15 - "L'interview politique" de Sonia Mabrouk
Démantèlement d'un camp de migrants à Paris : Yannick Jadot dénonce "une dérive liberticide"

Le député européen Yannick Jadot a vivement condamné mardi sur Europe 1 la violente intervention des forces de l’ordre, la veille au soir, pour évacuer un camp de migrants installé place de la République. Il a dénoncé "une dérive liberticide" de l'État. 
INTERVIEW

Les images ont provoqué une vive polémique. Lundi soir à Paris, les forces de l’ordre sont intervenues pour déloger un camp de migrants installé sur la place de la République. La méthode violente de la police a suscité un tollé, au point que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a réclamé un rapport au préfet de police de Paris.

Invité mardi sur Europe 1, le député européen écologiste Yannick Jadot a réagi à ce démantèlement, dénonçant "une dérive liberticide" de l'État tout en faisant référence au controversé article 24 de la proposition de loi "Sécurité globale". Elle est accusée d'empêcher les journalistes et citoyens de filmer les forces de l'ordre durant les manifestations. 

"Ces images sont extrêmement choquantes. On a vu des violences vis-à-vis de réfugiés en situation extrêmement difficiles et des violences vis-à-vis de journalistes qui commencent à s'accumuler dans le temps", a-t-il dit. 

"Des situations d'inhumanité"

"La règle c'est de donner un logement, un lieu accueil aux réfugiés qui sont en attente de l'étude de leur dossier ou qui bénéficient du droit d'asile, et, qui doivent être logés", a déclaré Yannick Jadot. "Le problème, c'est que ces migrants n'ont pas été logés, quand bien même la mairie de Paris a proposé des hébergements. Ce sont des situations d'inhumanité pour les migrants et les habitants qui sont autour de ces camps", a-t-il fustigé. 

Plusieurs journalistes s'étant déclarés victimes de violences lors du démantèlement de migrants lundi, Yannick Jadot a appelé le président Emmanuel Macron à faire preuve de "beaucoup plus de discernement et de lucidité". 

"A partir du moment où vous organisez et annoncez qu'il ne sera plus possible d'informer sur ce qu'il se passe dans les manifestations, vous créez de fait un délit d'informer et vous créez l'idée que les journalistes n'ont plus leur place dans les manifestations, qu'ils deviennent des adversaires de la démocratie et de la République. Il y a dans ce pays une dérive liberticide", s'est-il indigné. Le député européen a ainsi demandé à Emmanuel Macron "de revenir sur cette proposition de loi "Sécurité globale". 

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