Grand cinéphile et inconditionnel des salles obscures, Claude Lelouch est "soulagé". Les cinémas, théâtres et musées pourront rouvrir le 15 décembre si la situation sanitaire continue à s'améliorer, a confirmé jeudi le Premier ministre. "J'ai 83 ans et je vais au cinéma tous les jours. Je ne peux pas m'en passer. Et c'est la première fois de ma vie que j'en ai été privé", affirme le réalisateur d'Un homme et une femme, invité jeudi d'Europe 1. 

Avec la fermeture des salles obscures, "on nous a privé de rêve", regrette Claude Lelouch, qui se dit "heureux et soulagé". "La culture est là pour nous faire rêver, nous faire croire à un monde meilleur. On peut mourir de tout, sauf d'une overdose de rêve." 

Un "dernier film" au tournage mouvementé

Outre son plaisir de spectateur, le confinement a aussi affecté son travail de réalisateur. Claude Lelouch dirige actuellement son cinquantième film, "le dernier", dit-il, dont le tournage avait été interrompu en mars, puis pour cause de cas positif sur le plateau. "J'ai été obligé de réécrire plusieurs fois le scénario. Mais les contraintes sollicitent l'imagination. Tout ce qui m'a fait souffrir dans la vie m'a fait grandir."

Prévu pour décembre 2021, le film s'appellera L'amour c'est mieux que la vie. "Je le prépare depuis des années. Chaque fois qu'un siècle a 20 ans, il devient fou. Je vais raconter ce que l'on est entrain de vivre. On pourra rire, se moquer et voir le côté positif de ce qu'il s'est passé. Jamais je n'aurais eu le culot de mettre dans un film ce qu’on est entrain de vivre." Parmi les têtes d'affiches : Gérard Darmon, Sandrine Bonnaire, Jean-Louis Trintignant, Kev Adams et Béatrice Dalle. "Un castin de rêve", se réjouit Claude Lelouch.