Un vaccin contre le coronavirus d’ici la fin de l’année ? C’est un objectif atteignable à en croire le patron français du laboratoire américain Moderna, Stéphane Bancel. Alors que la ministre de la Recherche et de l’Innovation, Frédérique Vidal, expliquait samedi sur Europe 1 que l’on peut “espérer un vaccin à l’horizon de 18 mois”, donc pas avant l’automne 2021 dans le meilleur des cas, il estime de son côté qu’il n’est pas impossible “d’avoir un produit approuvé d’ici à la fin de l’année”.
Des tests sur des milliers de personnes en juillet
Quelques jours avant de démarrer la phase 2 du test de son vaccin sur 600 volontaire, Stéphane Bancel explique au micro du “Grand journal du soir” ce mardi que son laboratoire à l’intention de passer à la vitesse supérieure, la phase 3, dès le mois de juillet. Concrètement ce seront donc “des milliers de personnes aux États-Unis mais aussi dans plusieurs pays européens” qui se verront injecter ce remède prometteur. “Si tout continue à bien se passer, il n’est donc pas impossible” de voir un vaccin commercialisé à l’horizon fin 2020.
Pour autant, Stéphane Bancel ne se risque pas à donner une date plus précise, puisqu’il rappelle qu’il “ne contrôle pas les décisions des agences de santé des différents pays sur les mises en vente”.
Une méthode innovante
Mais comment Moderna a-t-il pu mettre au point ce vaccin, baptisé ARNm-1273, aussi rapidement, alors même qu’il ne dispose d’aucun échantillon ? C’est “probablement” grâce à notre technologie, répond le spécialiste. “Notre matière première c’est la génétique, et on s’est servi de la séquence du virus mise sur Internet par le gouvernement chinois le 11 janvier pour mettre au point la protéine qui nous intéressait.”
Car c’est là le tour de force du laboratoire : “coder” uniquement une protéine du Covid-19 et non “tout le virus”, pour aboutir à un vaccin. Une méthode innovante qui permet “aux cellules de produire” ladite protéine “comme si vous étiez infecté”, assure Stéphane Bancel. Un remède qui obtient des résultats encourageants sur des “adultes sains” entre 18 et 55 ans. Mais l’expert précise que “16 autres molécules” différentes sont actuellement au stade l’essai clinique pour les autres tranches d’âge.