Va-t-on vers un deuxième jour de solidarité ? La question fait débat au sein du gouvernement, alors même que le gouvernement est à la recherche de la moindre idée de revenues supplémentaires pour limiter au maximum le déficit public. Invité ce lundi matin sur le plateau de La Grande interview Europe 1-CNews, le nouveau ministre des Finances ne s'oppose pas à l'idée de supprimer un jour férié pour favoriser l'activité économique.

"Chaque année, les Français travaillent globalement moins que nos voisins, en termes de durée annuelle", insiste le ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie au micro de Sonia Mabrouk. "En moyenne, un Français travaille nettement moins que ses voisins et sur une année. Et qu'est-ce que ça a comme conséquence ? Ça a comme conséquence moins de cotisations, donc moins de financement de notre modèle social, moins de recettes aussi, et puis évidemment moins d'emplois, moins de travail, moins de croissance. Or c'est cette croissance qui crée de la richesse", souligne Antoine Armand.

Des Français qui travaillent moins mais qui assurent leur productivité

"Quand vous discutez avec certains, notamment dans des oppositions d'extrême gauche, vous avez le sentiment que tout est gratuit. Mais les cotisations, le modèle social qu'on a, c'est parce qu'il y a des gens qui tous les jours travaillent en France. Et donc, travailler un petit peu plus collectivement, en commençant par s'assurer que chacun respecte la durée de travail qui est fixée évidemment dans tous les secteurs, c'est indispensable", insiste-t-il.

Actuellement, les employés français travaillent moins que la moyenne européenne : 1.668 heures en moyenne pour un temps complet en France en 2023, contre 1.792 heures dans le reste de l'Union, soit trois semaines de moins. Mais les salariés Français se rattrapent grâce à leur productivité, même si ce point est à la peine depuis la crise sanitaire. En 2022, la France se classait ainsi au 6eme rang des pays les plus productifs d'Europe, derrière l'Irlande ou encore le Luxembourg.