Claire Fourcade, médecin, présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs, auteure de “Journal de la fin de vie”, était l'invitée de La Grande interview Europe 1-CNews. Au micro de Sonia Mabrouk, elle est revenue la différence entre le suicide assisté et l'euthanasie.
Le débat sur la fin de vie fait son grand retour dans l'actualité. Lancé par le gouvernement Attal, le projet de loi a été arrêté avec la dissolution de l'Assemblée l'été dernier. Désormais, le Premier ministre Français Bayrou se dit favorable à scinder le projet de loi sur la fin de vie en deux : un texte sur les soins palliatifs, et l'autre sur l'aide à mourir.
"Une loi pour les forts"
Invité ce mercredi sur le plateau de La Grande interview Europe 1-CNews, "je crois que c'est important de bien nommer les choses pour que chacun puisse comprendre de quoi il est question", confie Claire Fourcade.
La présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs, s'indigne de la loi proposée par le gouvernement, qu'elle juge dans son livre Journal de la fin de vie comme "une loi pour les forts qui ne protège pas les faibles".
"L'euthanasie n'est pas un soin"
"Il faut nommer ce dont il est question dans les débats : l'euthanasie, c'est la mort donnée par un tiers qui, dans tous les pays qui l'ont légalisé, est un soignant. Et le suicide assisté, c'est la société qui donne à une personne les moyens de mettre fin à ses jours. Et je crois que c'est important d'utiliser les mots. D'ailleurs, tous les pays qui ont légalisé utilisent ces mots-là et parlent d'euthanasie et de suicide assisté. Ça me paraît important", insiste-t-elle face à Sonia Mabrouk.
"L'euthanasie, elle, n'est pas un soin. Elle vient interrompre le soin, elle vient couper le soin. Or, le soin, c'est notre métier". "Et je crois que c'est vraiment important de se dire que notre métier, c'est le soin, prendre soin, soulager, accompagner. Et c'est possible. Je veux vraiment le répéter. C'est possible d'être accompagné et d'être soulagé jusqu'à la fin de sa vie, mais donner la mort, c'est autre chose et ce n'est pas un choix", conclut-il.