Interrogé par Sonia Mabrouk, Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, s'est exprimé sur les tensions croissantes entre la France et l'Algérie et a déploré une "agressivité" du régime algérien face à une France "qui tend la main".
Pour La Grande interview Europe 1-CNews, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, est revenu sur les relations glaciales entre la France et l'Algérie et estime que le régime d'Alger "n'a cessé d'augmenter son agressivité" face à la France.
Fin de l'accord de 1968 ?
Le ministre poursuit en estimant que la France a "beaucoup tendu la main à l'Algérie et cette dernière n'a rien donné en retour". Tout en renouvelant son respect au peuple et à l'Etat algérien, Bruno Retailleau déclare que "les douleurs aiguës de l'histoire ne peuvent donner une sorte de droit à offenser la France. Ce n'est pas possible".
Bruno Retailleau a également exprimé son souhait de mettre fin à l'accord de 1968, qui facilite les conditions d’entrée en France des ressortissants algériens.
"Rima Hassan est un soutien du régime algérien"
Au sujet de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, détenu en Algérien depuis le mois de novembre pour atteinte à la sûreté de l’Etat et qui se trouve dans une unité de soins depuis la mi-décembre. "Je pense qu'il est sans doute l'otage de cette relation tendue entre les deux pays. Il est très malade et âgé. Je demande au régime algérien un geste humanitaire", dit-il.
Il est également revenu sur le vote du Parlement européen de ce jeudi 23 janvier pour demander la libération de Boualem Sansal. 533 des 605 députés européens présents ont voté en faveur de cette dernière.
Au sein de la gauche radicale, la délégation de La France insoumise (LFI) s'est partagée entre votes contre et abstentions, suscitant un tollé. La députée Rima Hassan a ainsi voté contre, tandis que la cheffe de file du groupe Manon Aubry s'est abstenue. Pour Bruno Retailleau, le vote de Rima Hassan fait d'elle "un soutien du régime algérien".
Sur X, Rima Hassan s'est défendu de son vote : "Ne pas voter ce texte ce n'est pas s'opposer à la libération de Monsieur Sansal (...) c'est s'opposer à l'instrumentalisation qui est faite de son cas. Nous restons bien entendu attentifs au sujet des droits humains en Algérie comme dans le reste du monde et j'invite les défenseurs de Sansal à déployer autant d'énergie à défendre les droits humains des Palestiniens.".