11 août 2020

7h40 - L'interview d'actu
Liban : “On a besoin d’un mandat des Nations unies pour remettre le système en marche”

Après la démission du gouvernement libanais, Fouad Zmokhol, président du Rassemblement des dirigeants et chefs d'entreprises libanais dans le monde, appelle sur Europe 1 à un mandat international au Liban. Selon lui, c'est la seule solution pour avoir une réelle reconstruction du pays.

Le gouvernement libanais a démissionné, lundi, après l'explosion qui a dévasté Beyrouth. Pour Fouad Zmokhol, président du Rassemblement des dirigeants et chefs d'entreprises libanais dans le monde, la reconstruction du pays passe nécessairement par une aide internationale, pas seulement au niveau économique et humanitaire mais également au niveau politique. Au micro d'Europe 1 il plaide, à regret, pour une mise sous tutelle internationale ou un mandat des Nations unies, afin de remettre le pays en marche. Il considère que la France a son rôle à jouer, avec l'accord de la communauté internationale.

Le besoin d'un "mandat des Nations unies"

"Aujourd'hui, malheureusement, mais c'est la seule solution, on a besoin d'un mandat des Nations unies, ou de la France", estime Fouad Zmokhol. Il craint que sans intervention extérieure pour la reconstruction du pays, le Liban soit incapable de sortir de ses travers. "Aujourd'hui c'est impossible de le faire tout seul. C'est impossible ou cela veut dire reprendre les armes contre nous même".

Le président du Rassemblement des dirigeants et chefs d'entreprises libanais dans le monde juge que "si la communauté internationale veut aider, ce n'est pas seulement l'aide internationale, ce n'est pas sur les aides financières, qui vont être dilapidées, c'est sous une tutelle, un mandat des Nations unies, de la France ou autre".

"La France peut aider à la reconstruction du pays à tous les niveau"

Cette tutelle doit être, selon Fouad Zmokhol, bien définie avec "un objectif déterminé pour s'assurer d'une bonne démocratie, remettre des élections avoir un pouvoir législatif qui représente le peuple, former un pouvoir exécutif qui peut reconstruire cet état sur des bases économiques, sur la transparence et surtout connaitre ce qui s'est vraiment passé". Elle doit avoir des modalités claires : être établie "pour six mois ou un an pour, d'abord, organiser des élections anticipées et surtout remettre ce système économique, politique et social en marche".

Il salue notamment la visite du président français, Emmanuel Macron, quelques heures après le drame qui "a ramené l'espoir, que la France, l’Europe, la communauté internationale ne nous a pas abandonné", alors même que les dirigeants libanais ne se rendaient pas sur le terrain. Pour Fouad Zmokhol, "la France peut aider à la reconstruction du pays à tous les niveau". Toutefois, cette action ne peut pas être une action unilatérale. Il faut donc que la France, ou autre pays soit "mandaté par les Nations unies pour donner un périmètre de sécurité et surveiller la corruption".

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