Quelques milliers de personnes se sont rassemblées mardi soir à Paris pour saluer la mémoire de Georges Floyd, et d'autres rassemblements était organisés dans plusieurs villes françaises. Cette manifestation, contrairement aux précédentes, n'avait pas été interdite par la préfecture de police. L'état d'urgence sanitaire proscrit les rassemblements publics de plus de dix personnes "mais l'émotion mondiale, qui est saine sur ce sujet, dépasse au fond les règles juridiques qui s'appliquent", avait déclaré le matin le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. Invité mercredi d'Europe 1, le secrétaire d’État auprès du ministre de l’intérieur Laurent Nunez est revenu sur cette décision, et indiqué que, pour l'heure, la manifestation prévue par la famille d'Adama Traoré samedi ne serait pas non plus interdite. "Il n'y a pas de risque de troubles à l'ordre public à ce stade", explique-t-il.
Revenant sur la décision des autorités de laisser se dérouler les rassemblements de mardi, Laurent Nunez assure qu'"il ne s'agit pas de céder". Après avoir rappelé que le décret interdisant les rassemblements de plus de dix personnes se base sur les risques sanitaires, il assure qu'on peut aussi interdire ces rassemblements en cas de risque de troubles à l'ordre public. Or, précise-t-il, "ce n'était pas le cas. Il n'y avait donc pas de raison d'interdire". Et s'il y avait eu des troubles, "j'aurais pris mes responsabilités", dit-il encore.
"Ce rassemblement va se dérouler"
Les autorités auront-elles la même attitude concernant les rassemblements potentiels de samedi ? Alors que, le 2 juin, à l'appel de la famille d'Adama Traoré, environ 20.000 personnes avaient manifesté pour la "vérité et la justice" dans cette affaire, Assa Traoré a appelé à une "mobilisation nationale" dans la rue. "Il n'y a pas de risque de troubles à l'ordre public à ce stade", indique l'invité d'Europe 1, et donc "la question ne se pose pas". Et de conclure : "Ce rassemblement va se dérouler, et s'il y a des troubles à l'ordre public les forces de l'ordre seront présentes".