Les violences liées au trafic de drogue gangrènent la France, notamment les villes moyennes. Comme à Rennes et Poitiers où des fusillades ont éclaté en lien avec les stupéfiants. Face à cela, Didier Migaud, invité de la Grande interview Europe 1-CNews ce jeudi, a estimé que la criminalité organisée a "changé de dimension".
Le narcotrafic gagne-t-il du terrain en France ? Ces dernières semaines, les violences liées au trafic de drogues ne cessent d’augmenter, notamment à Rennes ou même Poitiers, deux villes particulièrement touchées dernièrement. En Bretagne, un enfant de cinq ans a été grièvement blessé par balle, victime collatérale d’une fusillade en lien avec les stupéfiants. En Vienne, dans la commune de 90.000 habitants, ce sont cinq adolescents qui ont été blessés fin octobre, dont un mort, décédé des heures après le drame.
Face à ces violences, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, n’était pas resté sans réagir. "On est à un point de bascule, et ce point de bascule, il nous impose des choix. Soit il y a une mobilisation générale, soit il y a la mexicanisation du pays. C'est le choix que l'on a devant nous", avait insisté le nouveau locataire de Beauvau. Un point de vue partagé par Didier Migaud, invité ce jeudi matin de la Grande interview Europe 1-CNews.
"Ils trouveront un garde des Sceaux d’une extrême fermeté"
Au micro de Sonia Mabrouk, le ministre de la Justice a reconnu que cette "criminalité organisée a changé de dimension". "Nous étions à Marseille avec le ministre de l’Intérieur. Nous avons des réunions de travail avec la police judiciaire et avec les magistrats. Ce qu’ils nous remontent est horrible : des délinquants qui utilisent la torture, la barbarie, sur un certain nombre de personnes, sur les familles. On a changé de dimension", a insisté Didier Migaud au micro d’Europe 1.
Selon lui, "il faut que l’État s’arme davantage pour lutter contre cette criminalité organisée". Le garde des Sceaux a rappelé les propos des magistrats de Marseille devant la commission d’enquête, affirmant "qu’on était en train de perdre la guerre". "Je suis heureux qu’ils se soient exprimés librement. Je préfère qu’on puisse constater la réalité, parce qu’à partir du moment où vous constatez la réalité, vous pouvez mieux la combattre", a-t-il pointé du doigt.
Le ministre de la Justice estime qu’il est "indispensable de se donner les moyens de faire en sorte que l’État puisse se réarmer face à cette délinquance". "Et là, ils trouveront un garde des Sceaux qui sera d’une extrême fermeté", a conclu Didier Migaud.