Manuel Valls, ancien Premier ministre, était l'invité de La Grande interview Europe 1-CNews. Au micro de Romain Desarbres, il est revenu sur l'examen du budget à l'Assemblée nationale et appelle à ne laisser aucune piste de côté pour remettre les comptes sur le bon chemin. Car "ce qui va être demandé aux Français et aux entreprises va être long et difficile", estime-t-il.
Que faire pour limiter le déficit ? C'est la question sur laquelle les députés s'affrontent cette semaine, chaque groupe ayant des idées opposées. Le gouvernement réfléchit notamment à repousser la revalorisation des pensions de retraites de janvier à l'été 2025, tandis que l'augmentation des impôts pour les ménages les plus fortunés est également sur la table.
Invité ce mardi matin, l'ancien Premier ministre Manuel Valls s'inquiète de la position budgétaire de la France. Face au déficit, l'ex-chef de gouvernement appelle à ne s'interdire aucune idée. "On s'interdit des propositions intéressantes. Je pense par exemple à l'utilisation de la TVA. Je sais que ce n'est pas très populaire parce que c'est considéré souvent comme injuste parce que la part du revenu consommé est plus importante dans les ménages les plus modestes. Mais on peut jouer en augmentant la TVA. Mais aussi, on ne touche pas aux produits de première nécessité", estime-t-il.
Créer une stratégie pour remédier à la situation
Malgré une TVA déjà à 20% (5,5% sur certains produits, notamment les denrées alimentaires ndlr), Manuel Valls plaide pour une nouvelle augmentation, "d'un ou deux pourcents, or produits de premières nécessités". "Mais on peut aller plus loin", poursuit-il.
"On pourrait faire une TVA sociale, c'est-à-dire qu'on baisse les cotisations assises sur les salaires, donc c'est bon aussi pour l'économie, et on augmente la TVA et on l'affecte au financement de la protection sociale", souligne Manuel Valls, insistant que le déficit est surtout creusé du côté de l'assurance maladie, et sur les retraites. "Mais, au lieu de passer le rabot partout il faut avoir une stratégie parce que nous n'en sortirons pas uniquement à travers ce budget. L'effort qui va être demandé aux Français et aux entreprises va être long et difficile, nous le savons tous", conclut-il.