Jeudi 29 août 2024

Europe 1 Matin - 8h10 - « La Grande interview » par Florian Tardif

Refus d'obtempérer : «C'est un miracle qu'il n'y ait pas davantage de victimes», estime Sébastien Chenu

Deux jours après la mort d'un gendarme lors d'un contrôle routier dans les Alpes-Maritimes, sa femme n'a pas hésité à utiliser des mots poignants pour décrire sa peine, qui a touché une partie de la classe politique. Invité de la Grande interview Europe 1-CNews ce jeudi, Sébastien Chenu, vice-président du RN s'inquiète de la hausse des refus d'obtempérer en France.

Les refus d'obtempérer sont-ils le nouveau fléau français ? Ils semblent dangereux pour les forces de l'ordre, comme pour leurs auteurs. Gérald Darmanin a évoqué le chiffre de 25.000 refus d'obtempérer par an en moyenne, dont "5.000 touchent directement des policiers, des gendarmes ou des citoyens (…) à côté". Un nombre record de 13 décès avait été enregistré en 2022 après des refus d'obtempérer lors de contrôles routiers. Pour la quasi-totalité, les victimes étaient les conducteurs ou passagers des véhicules en cause.

Discours "plein de dignité"

Lundi, un gendarme a été renversé lors d'un contrôle routier par un homme déjà condamné pour des délits routiers. Un profil qui met en colère la veuve, assurant que "la France a tué (s)on mari". Et une partie de la classe politique n'a pas tardé à réagir. "Comment ne pas être expressivement perturbé", confie Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national, lors de la Grande interview Europe 1-CNews ce jeudi. Le député RN du Nord a trouvé le discours d'Harmonie Comyn, la femme du gendarme décédé, "plein de dignité, de force et qui met le doigt sur la lâcheté de ceux qui nous gouvernent".

"Dans notre pays, on peut se dire que c'est un miracle qu'il n'y ait pas davantage de victimes", déclare-t-il gravement. Pour tenter d'endiguer le phénomène, le vice-président du RN estime être favorable à une présomption de légitime défense et une révision de l'appareil judiciaire. "En réalité, il faut que la police n'ait pas peur d'être sanctionnée si elle se retrouve elle-même dans une situation de danger. Il faut soutenir nos forces de l'ordre. Ils font un travail formidable, on l'a vu pendant les Jeux olympiques", conclut-il.

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