Lundi 6 mai 2024

Europe 1 Matin - 8h10 - « La Grande interview » par Sonia Mabrouk

Sciences Po Paris : «J'ai honte quand je vois cette école devenir une ZAD», lance Sarah Knafo

Les forces de l'ordre ont évacué vendredi les militants pro-palestiniens de Sciences Po Paris mettant rapidement fin à l'occupation du prestigieux établissement, épicentre d'une mobilisation étudiante qui peine à faire tâche d'huile mais enflamme le débat politique. Invitée de La Grande interview Europe 1-CNews lundi, Sarah Knafo, numéro 3 sur la liste Reconquête! aux élections européennes, revient sur le sujet.

Depuis le 17 avril, une vague de mobilisation contre l'offensive israéliennedans la bande de Gaza, en représailles à l'attaque du Hamas le 7 octobre, a déferlé sur les campus américains. Un mouvement étudiant qui s'est propagé dans le monde et a gagné Paris, Lausanne, Berlin, Montréal, Mexico ou encore Sydney. En France, les forces de l'ordre ont évacué vendredi des militants pro-palestiniens qui occupaient la prestigieuse école parisienne Sciences Po. Une évacuation des locaux avait déjà eu lieu la semaine précédente.

Pour Sarah Knafo, numéro 3 sur la liste Reconquête! aux élections européennes, invitée de La Grande interview Europe 1-CNews lundi, Sciences Po devient "une ZAD". "C'est une école que je connais bien, j'y ai étudié, j'y suis devenue enseignante et j'ai été membre du jury d'admission. Quand j'ai posé mon premier pied à Sciences Po, j'étais intimidée. J'étais intimidée parce que j'étais la première personne de ma famille à avoir Sciences Po et même à passer le concours de Sciences Po et j'étais très fière. Et aujourd'hui, quand je vois ça, je ne suis plus fière du tout, j'ai honte", commence-t-elle.

"J'ai honte quand je vois des hippies avec des keffiehs qui répondent aux appels à l'ordre de Jean-Luc Mélenchon"

"J'ai honte quand je vois cette école, que je connais si bien, devenir une ZAD. J'ai honte quand je vois des hippies avec des keffiehs qui répondent aux appels à l'ordre de Jean-Luc Mélenchon. J'ai honte quand je vois que l'amphithéâtre historique de Sciences Po, qui s'appelait Boutmy, s'est fait rebaptiser 'Gaza' et qu'on y a expulsé une étudiante juive, ça me fait honte", tonne-t-elle au micro d'Europe 1.

"C'est le Hamas qui a déclaré la guerre"

Selon Sarah Knafo, "si on soutient la cause palestinienne, il faut s'attaquer aux responsables [...] ces responsables portent un nom, ça s'appelle le Hamas". "C'est le Hamas qui a déclaré la guerre le 7 octobre. C'est le Hamas qui détourne l'argent de la solidarité internationale et qui ne le donne pas aux populations civiles. C'est le Hamas qui empêche tout cessez-le-feu en gardant encore des otages, dont des enfants. Et c'est encore le Hamas qui met en danger ses populations civiles dans le seul et unique objectif d'exterminer Israël. Si soutenir la Palestine, c'est dire que le Hamas est un mouvement de résistance, ça jamais", a-t-elle poursuivi. 

Les mobilisations en faveur de la cause palestinienne se poursuivront-elles cette semaine ? L'Union syndicale lycéenne (USL) a appelé à "la mobilisation lycéenne" ce lundi dans tous les établissements de France. 

 

 

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