"C'est une forme de bras d'honneur de la part de la direction". Invité mardi d'Europe 1, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a dénoncé la décision de Bridgestone de fermer son usine de pneus de Béthune. Et appelé à "tordre le bras" du géant japonais pour le pousser notamment à s'engager sur la réindustrialisation du site.
Au micro de Sonia Mabrouk, Laurent Berger dit ressentir de la "colère. Selon le leader syndical, "il faut contraindre Bridgestone à avoir une attitude responsable", en faisant en sorte "qu'ils investissent sur le maintien d'une activité industrielle sur le site et des conditions d'accompagnement des salariés qui soient correctes".
"Une forme d'impuissance collective"
Mais pour Laurent Berger, qui estime que Brigestone a "organisé la fuite de son activité", l'enjeu est de se doter d'une législation "qui permette de demander des comptes à l'entreprise, y compris en reversant les aides publiques votées par l'Etat". "Il faut qu'on soit un peu moins naïf", réclame-t-il. Car pour l'instant, rappelle le patron de la CFDT, "on n'a pas le cadre législatif pour le faire".
Dans le dossier Bridgestone, "il y a une forme d'impuissance collective", déplore encore Laurent Berger, même si les collectivités territoriales et l'Etat "vont pouvoir peser pour que Bridgestone assume une part de responsabilité sur le site". C'est pourquoi, "il faut tordre le bras" du géant du pneumatique, et "les obliger à mettre de l'argent sur la table sur la réindustrialisation du site".